Disserter…
Quel est l’objectif ?
… et la démarche ? Conjuguer une réflexion
ordonnée à une recherche personnelle. Utiliser ses connaissances de
manière à les approprier au sujet. Problématique : La question-sujet fournit
l’énoncé d’un problème à relever & préciser dès l’introduction. La construction du problème
suppose la compréhension des termes. Si un mot-notion : raison,
liberté, droit, etc. figure, il est inutile, voire risqué, de le définir
(puisque la détermination de ces notions va dépendre du devoir). La
question donnée pose seulement au départ la matière d’une recherche.
—> Repérer un problème est donc la première tâche. Le formuler
clairement et le baliser fait l’orientation de l’étude. Formuler le
plan en introduction n’est pas une exigence, mais… Toute dissertation suit un
plan rigoureux Examen d’une idée (ou
thèse) puis discussion argumentée de l’idée, appuyé par un
exemple. (Inutile de les multiplier car l’exemple ne fait pas preuve.
Un seul suffit.) Si la dissertation suit
une progression réelle, elle manifeste une articulation entre deux parties (au
moins). On n’additionne pas des « points de vue », on expose
un raisonnement. L’articulation peut être un approfondissement, jamais
une juxtaposition, encore moins un 1° oui (le pour) 2° non (le contre)
et 3° peut-être. Avoir des opinions ou des connaissances est bien,
pouvoir les critiquer posément est mieux. Idées, savoirs, opinions
accumulées ou classées, cela n’a jamais fait une réflexion ordonnée.
Mieux vaut s’interroger sur les éléments que l’on croit savoir. Sont-ils
appropriés au problème posé ? Quel est le lien avec le sujet ?
En quel sens ? Introduire une idée, c’est justifier toujours
de son rapport au problème posé. L’affirmation est toujours examinée
et discutée. Le conseil est d’écrire
un plan détaillé. Non
d’écrire un brouillon qu’il faut ensuite recopier. On rédige à part
l’introduction et la conclusion. Mais éviter l’écriture du développement
et prendre le temps de réfléchir au mouvement d’ensemble, la progression,
l’articulation des parties et des exemples choisis . Sont-ils pertinents ? La rigueur suppose le choix
d’une problématique : C’est à la fois le lieu
à partir duquel on envisage un problème et le cheminement que suit
la pensée pour le résoudre, indissociablement. De même que l’énoncé
d’un problème offre déjà les données pour le résoudre, il n’y a pas
d’un côté des idées et de l’autre la façon de les atteindre. L’idée
c’est à la fois un accès au problème et un chemin pour le résoudre. La problématique présente
donc trois moments : • La position du problème
(introduction) • Sa discussion (développement) • Sa solution (conclusion) De la façon de présenter
le problème va dépendre la façon de le résoudre. =>Adapter le problème
aux possibilités de le résoudre). La discussion du problème
est argumentée, toutes les idées sont démontrée ou discutées. Il s’agit d’éprouver la
validité des idées. La démonstration peut être seulement logique,
quand on montre par ex. que le contraire est impossible ou absurde.
Mais la discussion est vraiment engagée quand on s’interroge sur les
conditions. Une vérité peut être logique et cependant être discutable,
voire fausse, selon les circonstances ou conditions à préciser. Par
exemple, on peut anticiper sur des objections possibles : qu’est-ce
qui pourrait contredire la thèse ? Car : à tout exemple, n’y
a t-il pas un contre-exemple ? Le choix des références est
dicté par la nécessité de la problématique : La référence philosophique
a pour fonction de ‘stimuler la réflexion’, non de la clore. =>
ne pas terminer un développement par une citation. Un auteur ne fait
pas autorité, ne fait pas preuve. De sorte qu’il ne saurait y avoir
de règles en matière de références. La référence ne se limite
pas à un seul philosophe et il n’y a pas à respecter d’ordre chronologique. Les
exemples doivent seulement être bien choisis. Un seul philosophe ne
fait pas « la discussion » à lui seul. Le principe de la
discussion est omniprésent dans ce type d’exercice parce que c’est
l’argumentation critique qui en forme le cœur. Conseil pratique : • On ne peut se limiter
à ce qui est « bien connu » mais on peut en partir. • Il ne faut approfondir
et développer qu’à coup sûr, quand l’auteur a effectivement été lu et étudié
d’assez près. Car on voit que ce n’est pas une doctrine que l’on rapporte
mais une pensée qui est analysée, encore faut-il ne pas oublier de
la lier précisément au sujet. L’exemple
permet alors de montrer qu’une thèse est comprise et aussi de clarifier
l’idée selon une de ses conséquences particulières. La conclusion doit être nette
et clore la réflexion : Elle présente la réponse
à la question posée dans l’introduction. Ne pas résumer ou « faire
le bilan » car cela revient à répéter. La philosophie fournit
toujours les réponses aux questions qu’elle pose. D’où la formule
célèbre de Marx « L’homme ne se pose que les problèmes qu’il
peut résoudre ». Ce qui ne veut pas dire que tous les problèmes
peuvent être résolus mais qu’il forme les problèmes de telle façon
qu’il puisse les résoudre. La formulation du problème a pour
sens de favoriser la résolution. La conclusion est simplement la
réponse clarifiée. Il est utile de reprendre les termes de la
question initiale, afin de montrer comment elle a été interprétée
pour être résolue. La dissertation est une recherche
dynamique et non un exposé de connaissances : Elle est la formulation
progressive d’une réponse au problème, d’abord délimité et circonscrit.
Déterminer le sens global d’une question ; exposer les arguments ;
justifier, par le raisonnement, l’exemple et la référence. Il ne s’agit
pas d’avoir dit ceci ou cela, qui était « demandé » car
rien n’est demandé si ce n’est d’avoir mis à l’épreuve les idées,
et avancé dans la compréhension du problème présent dans la
question posée. |